- Diagnostic général :
- L’accès à la
formation continue est nettement inférieur pour les personnes qui en ont le
plus besoin (plus de 3 fois moins d’accès
et/ou d’heures pour les demandeurs
d’emploi et salariés les moins qualifiés, voir Evaluations
des politiques de formation).
Les employeurs utilisent davantage la formation comme un avantage pour leurs
salariés qualifiés et les opportunités de formations autonomes sont rares et
complexes à mettre en œuvre pour les moins qualifiés.
- L’accès à la formation supérieure initiale est très
inégal (plus de 4 fois inférieure
pour les enfants d’ouvrier vs. de cadres),
principalement en raison des sélections opérées dans les filières
« courtes » qui sont pourtant les plus adaptées pour les
bacheliers professionnels en particulier, qui représentent plus d’1/3 des
décrocheurs du supérieur et échecs en licence universitaire choisies par
défaut et peu adaptées à leurs parcours et degrés d’autonomie ;
- Cet accès inégal à la formation supérieure initiale détermine
donc généralement les niveaux
d’emploi et de salaires en début de carrière (OCDE
Educ 2010 Indicateurs A7) puis
la plupart des opportunités de
financement public ou privé de formations continues dans un 2nd
temps.
- La reprise
de formation des bacheliers permet une
amélioration forte des niveaux de rémunération ultérieurs pour ceux qui obtiennent un diplôme du
supérieur. Mais cette reprise des études ne concerne qu’une part limitée des bacheliers professionnels et enfants d’ouvriers (Céreq
2014)
- Seuls quelques dispositifs favorisent l’accès des
moins qualifiés à des formations continues permettant une hausse des niveaux de qualification (en particulier le
CIF), à la condition d’un ciblage effectif de ces publics, d’une liberté de
choix des formations suivies et d’un financement des rémunérations non perçues
en raison de la reprise d’une formation longue ;
- Alors que les personnes les plus qualifiées
sont les plus autonome dans l’apprentissage, elles profitent donc pourtant de 3
à 10 fois plus de dépenses publiques de formation en initial (notamment en
grandes écoles) puis en continu (notamment dans les grandes entreprises et le
secteur public).
- Propositions :
1. Instaurer un droit équivalent à
la formation supérieure et continue tout
au long de sa vie : après le secondaire, toute formation est financée
jusqu’à un plafond équivalent
- Les étudiants et actifs les moins aisés
et qualifiés ont droit à une dépense de formation équivalente à celle des plus
aisés et qualifiés (contre 3 à 10 fois moins actuellement, voir Evaluations)
- Les dépenses de formation incluent les
coûts de la formation et les compensations (plafonnées) des revenus pour les
salariés plus âgés (ex. +ou- 10 000 €
pour 150h d’ateliers à 20 stagiaires + 4 mois de revenu maintenu à 1500 €)
- Un plafond par français est institué
afin de permettre cette égalité, responsabiliser les étudiants (dans leurs
choix d’orientation et leur assiduité) et inciter à une meilleure gestion des
formations supérieures dont les coûts sont parfois très élevés
- Les Régions (responsables de la
formation continue) peuvent ajouter des « bonus » à certaines
formations continues jugées prioritaires dans la limite de 20% de droits
supplémentaires par personne
- Ce crédit de formation peut être utilisé
librement en formation initiale, lors des phases de chômage total ou partiel, à
la suite de tout CDD et en alternance dans tout CDI (après un délai défini par
branche), les entreprises et financeurs ne pouvant qu’abonder pour orienter ces
choix et les formateurs ne pouvant refuser ou sélectionner, hormis lorsque les
capacités locales sont insuffisantes (un entretien d’orientation étant en
revanche systématique pour les formations longues)
Ø Gains directs :
o
Facilite la hausse du niveau de
qualification, les « secondes chances » et les mobilités
professionnelles
o
Transfert
de l’équivalent de 30 000 à
50 000 € (sur 40 ans) à la majorité des français peu qualifiés ou
subissant des mutations
o
Valorise l’amélioration des compétences et les efforts
continus et plus seulement la seule
réussite à des examens et concours entre 16 et 20 ans
o
Oblige à une
meilleure transparence et maîtrise du coût des formations supérieures et continues et à une évaluation significative de leur rapport coût/performance (la
performance n’étant liée au « niveau » à la sortie, mais à
l’amélioration des compétences)
Ø Coût public : Avec une dépense publique de formation
supérieure et continue équivalente (~ 40 Mds €/an) il est possible d’accorder un crédit formation
d’environ 60 000 € à tout
français (aujourd’hui environ 50% de la
génération née entre 1980 et 1990 a fait 2-3 ans d’études supérieures initiales
coûtant +ou- 20 000 €)
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