samedi 15 septembre 2018

Propositions "politiques de formation"

  • Diagnostic général :
-  L’accès à la formation continue est nettement inférieur pour les personnes qui en ont le plus besoin (plus de 3 fois moins d’accès et/ou d’heures pour les demandeurs d’emploi et salariés les moins qualifiés, voir Evaluations des politiques de formation).
Les employeurs utilisent davantage la formation comme un avantage pour leurs salariés qualifiés et les opportunités de formations autonomes sont rares et complexes à mettre en œuvre pour les moins qualifiés.
- L’accès à la formation supérieure initiale est très inégal (plus de 4 fois inférieure pour les enfants d’ouvrier vs. de cadres), principalement en raison des sélections opérées dans les filières « courtes » qui sont pourtant les plus adaptées pour les bacheliers professionnels en particulier, qui représentent plus d’1/3 des décrocheurs du supérieur et échecs en licence universitaire choisies par défaut et peu adaptées à leurs parcours et degrés d’autonomie ;
- Cet accès inégal à la formation supérieure initiale détermine donc généralement les niveaux d’emploi et de salaires en début de carrière (OCDE Educ 2010 Indicateurs A7) puis la plupart des opportunités de financement public ou privé de formations continues dans un 2nd temps.
- La reprise de formation des bacheliers permet une amélioration forte des niveaux de rémunération ultérieurs pour ceux qui obtiennent un diplôme du supérieur. Mais cette reprise des études ne concerne qu’une part limitée des bacheliers professionnels et enfants d’ouvriers (Céreq 2014)
- Seuls quelques dispositifs favorisent l’accès des moins qualifiés à des formations continues permettant une hausse des niveaux de qualification (en particulier le CIF), à la condition d’un ciblage effectif de ces publics, d’une liberté de choix des formations suivies et d’un financement des rémunérations non perçues en raison de la reprise d’une formation longue ;
- Alors que les personnes les plus qualifiées sont les plus autonome dans l’apprentissage, elles profitent donc pourtant de 3 à 10 fois plus de dépenses publiques de formation en initial (notamment en grandes écoles) puis en continu (notamment dans les grandes entreprises et le secteur public).

  • Propositions :
1. Instaurer un droit équivalent à la formation supérieure et continue tout au long de sa vie : après le secondaire, toute formation est financée jusqu’à un plafond équivalent
- Les étudiants et actifs les moins aisés et qualifiés ont droit à une dépense de formation équivalente à celle des plus aisés et qualifiés (contre 3 à 10 fois moins actuellement, voir Evaluations)
- Les dépenses de formation incluent les coûts de la formation et les compensations (plafonnées) des revenus pour les salariés plus âgés (ex. +ou- 10 000 € pour 150h d’ateliers à 20 stagiaires + 4 mois de revenu maintenu à 1500 €)
- Un plafond par français est institué afin de permettre cette égalité, responsabiliser les étudiants (dans leurs choix d’orientation et leur assiduité) et inciter à une meilleure gestion des formations supérieures dont les coûts sont parfois très élevés
- Les Régions (responsables de la formation continue) peuvent ajouter des « bonus » à certaines formations continues jugées prioritaires dans la limite de 20% de droits supplémentaires par personne
- Ce crédit de formation peut être utilisé librement en formation initiale, lors des phases de chômage total ou partiel, à la suite de tout CDD et en alternance dans tout CDI (après un délai défini par branche), les entreprises et financeurs ne pouvant qu’abonder pour orienter ces choix et les formateurs ne pouvant refuser ou sélectionner, hormis lorsque les capacités locales sont insuffisantes (un entretien d’orientation étant en revanche systématique pour les formations longues)
Ø  Gains directs :
o   Facilite la hausse du niveau de qualification, les « secondes chances » et les mobilités professionnelles
o   Transfert de l’équivalent de 30 000 à 50 000 € (sur 40 ans) à la majorité des français peu qualifiés ou subissant des mutations
o   Valorise l’amélioration des compétences et les efforts continus et plus seulement la seule réussite à des examens et concours entre 16 et 20 ans
o    Oblige à une meilleure transparence et maîtrise du coût des formations supérieures et continues et à une évaluation significative de leur rapport coût/performance (la performance n’étant liée au « niveau » à la sortie, mais à l’amélioration des compétences)

Ø  Coût public : Avec une dépense publique de formation supérieure et continue équivalente (~ 40 Mds €/an) il est possible d’accorder un crédit formation d’environ 60 000 € à tout français (aujourd’hui environ 50% de la génération née entre 1980 et 1990 a fait 2-3 ans d’études supérieures initiales coûtant +ou- 20 000 €)

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