- Les tarifs d’achat « garantis » de l’électricité constituent le principal
dispositif de soutien des énergies renouvelables électriques. Il s’agit d’une obligation pour les gestionnaires du réseau (essentiellement EDF)
d’acheter l’électricité d’origine renouvelable à des prix définis pendant 15 à
20 ans (la subvention annuelle est donc à renouveler 15 à 20 fois).
Ces prix doivent garantir
une rentabilité « normale » des investissements selon les différents
modes de production. En contrepartie, EDF en particulier récupère
les « surcoûts » de ces différentes productions renouvelables par
rapport au prix de gros moyen de l’électricité (+ou- 50
€/Mwh) à travers la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE). Cette
contribution est payée directement par les consommateurs d’électricité sur leurs factures et vise
également à compenser les surcoûts de certaines productions électriques à base
de fossile ainsi que les surcoûts de la production électrique (+ou- 800 M€/an)
dans les zones « non interconnectées » au réseau électrique (DOM-TOM
et Corse).
Principales
modalités
|
Coût/avantage
par Mwh produit
|
Dépense
publique / an
|
|
Les tarifs d’achat de l’électricité permettent aux producteurs de revendre leur
électricité à un prix supérieur au prix de gros français (~ 40 à 50 € /Mwh en
2014-2015) durant 15 à 20 ans.
|
photovoltaïque
éolien terrestre
fossiles DOM et Corse
cogénération fossiles
hydraulique (petits barrages)
biomasse (hors incinération)
|
+ 20-200 €
+ 10-30 €
+ 30-80 € ?
+ 10-30 €
+ 5-20 €
+ 50-100 €
|
~
5 Mds €
pour~ 50 Twh/an (installés en ~ 10 ans)
~ 2,2 Mds € (6 Twh/an)
~ 800 M € (18 Twh/an)
~
500 M € (12 Twh/an)
~ 100 M € (5
Twh/an)
~ 300 M € (4
Twh/an)
|
Les soutiens
des tarifs d’achat de l’électricité
renouvelable ont surtout été étudiés du point de vue de leur impact économique
et de l’efficience initialement limitée
du photovoltaïque :
o
En effet, le
décollage de ce mode de production entre 2009 et 2011 et les tarifs d’achat
très élevés le concernant ont entraîné un quasi triplement des surcoûts
financés par la CSPE (Cour
des Comptes CSPE) et du déficit commercial associé (≈ 1,35
Md € en 2011). Compte tenu de ses coûts, le photovoltaïque mobilise environ
50% des soutiens aux énergies renouvelables (voir politiques
de l’énergie), alors qu’il ne représente que 2% de la production
d’énergies renouvelables visée en 2020.
o
Cela s’explique
par l’efficience énergétique limitée du photovoltaïque, même si son évolution
est rapide et que l’écart est considérable entre les petites installations sur
des maisons (+ou- 400€ d’aide/Mwh en 2009-2011) et les grosses installations dont l’efficience est en très forte hausse
(environ 50€ d’aide/Mwh en 2013, Synthèse
Cour des Comptes 2013 p.12 et moins de 30€ d’aide/Mwh constatées
en 2015 pour les centrales au sol, dans un contexte d’intensification de la
concurrence liée au recours aux appels d’offre pour ces installations Etude
solaire 2017).
o
En revanche, l’efficacité de ces soutiens a moins été
étudiée, mais semble avoir été importante. Par exemple, la forte baisse des
tarifs d’achat du photovoltaïque « résidentiel » en 2011 s’est
directement accompagnée d’une forte baisse des volumes installés (Observ-er)
avec un effet probable conjoint de la baisse parallèle des aides du CIDD (voir
ci-dessous). Pour l’éolien, l’extension de la durée du tarif d’achat garanti en
2008 s’est accompagné d’un fort développement de l’éolien. Mais cette
efficacité a été freinée depuis 2011 par le durcissement
réglementaire qui semble avoir eu une forte efficacité
« négative » sur le développement de l’éolien en France (Rapport
Cour des Comptes 2013 p.56 et 61).
Les
appels à projet “éolien marin” utilisent également le principe du tarif d’achat garanti, mais
sur la base de négociations au cas-par-cas et pour un nombre restreint de très
grosses opérations (cette modalité d’appel d’offre s’applique également pour
les plus grosses centrales solaires et biomasse électriques). Un premier
appel d’offre a attribué en 2012 trois sites à EDF-Alstom et un à
Iberdola-Areva (~ 400 éoliennes devant produire +ou- 7
Twh/an à partir de 2020 rémunérés +ou- 220
€/Mwh pendant 20 ans. Le tarif a depuis été renégocié à la baisse à 150 euros/Mwh également pour 3 autres sites attribués en 2014 (pour un total prévu d'environ 18 Twh/an en 2025 ?).
Pour
les plus grosses installations, l’obligation d’achat est complétée depuis 2016
par le complément de rémunération (déjà expérimenté en Allemagne
depuis 2012). Dans
ce dispositif très complexe, les producteurs commercialisent leur énergie
directement sur les marchés et une prime vient compenser l’écart entre les
revenus tirés de cette vente et un niveau de rémunération de référence (fixé
pour chaque type d’installations par un arrêté tarifaire ou par le
producteur dans le cadre d’une mise en concurrence). En revanche, cette prime n’est
pas versée lorsque les prix sont négatifs (lorsque l’offre dépasse trop la
demande). Ce dispositif vise ainsi à davantage adapter les productions aux prix
de marché de court terme, tout en garantissant une rémunération raisonnable.
En plus de ces soutiens financiers, l’Etat a autorisé plusieurs
grands projets liés à la distribution
de gaz, dont notamment les projets « portuaires » permettant
d’améliorer le transport du gaz à Dunkerque (13 Mm3/an, 1,1 Md €) par EDf/GRT
Gaz et à Fos (8 Mm3/an, 0,8 Md €) par Shell.
- Le Crédit d’Impôt Développement
Durable (CIDD) soutien le
développement des énergies renouvelables produites par les particuliers. Ce
dispositif permet une prise en charge par l’Etat de 15 à 50% (30% au maximum depuis 2015) du coût de divers
matériels de production de chaleur et d’électricité renouvelable. Ce crédit
d’impôt est versé l’année suivant les dépenses, y compris si le ménage ne paye
pas d’impôt sur le revenu sur les deux années concernées.
Principales
modalités/conditions
|
Coût/avantage
par logement
|
Dépense
publique / an
|
|
Crédit d’Impôt Transition
Energétique (CITE,
ex-CIDD) sur les équipements énergétiques performants dans les logements
|
Propriétaires occupants
Pas de condition de revenus
Condition de performance énergétique par types d’équipements
|
30% du montant de certains équipements
Jusqu’à 8000 euros sur 5 ans
|
~ 400 M €**en 2015 pour
~
400 000 logements dont : ~200 000 « bois »
~
120 000 « gaz »
~ 70 000 PAC
~ 25 000 photovoltaïque
|
Sources : Cour
des Comptes (p.88 et 178) Bilan
CITE **En forte baisse :
entre 1 et 1,5 milliards € par an étaient versés entre 2007 et 2010 (détail
historique CIDD)
Peu d’évaluations approfondies du CITE (ex-CIDD) sont disponibles, notamment sur la cible des
équipements de production d’énergie. Pour autant, différentes analyses soulignent des
effets d’aubaine variables selon les
types d’énergie et des impacts énergétiques et sociaux globalement limités :
o son efficacité semble variable au vu des
évolutions des taux d’aides et des ventes d’équipements. Pour les appareils de
chauffage au bois, le taux d’aide est passé de 40% à 25% entre 2009 et 2010
mais les ventes sont restées équivalentes, ce qui indiquerait un effet
d’aubaine de l’aide à 40% ;
o En revanche, la même baisse du taux d’aide
pour les pompes à chaleur air/eau associée à la suppression de l’aide pour les
pompes à chaleur air/air ont été accompagnées par une très forte chute des
ventes pour les particuliers (de 150 000 en 2008 à +ou- 60 000/an
depuis 2010, Ademe
Bâtiment p.53-55).
o L’efficacité du CIDD est plus difficile à
estimer pour les panneaux photovoltaïques en raison des fortes évolutions des
coûts et des tarifs d’achat entre 2009 et 2011. A noter qu’il existe un degré
important d’incertitude sur ces données financières souligné dans l’évaluation
de 2011 (p.12) pour les dépenses
liées à la maîtrise de l’énergie comme pour celles liées aux énergies
renouvelables.
o Du point de vue de l’efficience potentielle
(coût public/Tonnes de CO2 évitées), les appareils de chauffage au bois ont été
2 à 3 fois moins soutenus que les panneaux photovoltaïques qui sont pourtant 5
fois moins efficients avec le seul CIDD (et encore moins en intégrant le coût
public des tarifs d’achat, Evaluation
CIDD 2011 p.14).
o Enfin, le CIDD profite principalement à une minorité
de ménages dont environ les 3/4 sont dans les 40% les plus aisés (Insee
DD 2010).
- Le Fonds chaleur
est le principal dispositif de soutien de la production de chaleur renouvelable dans l’habitat collectif, les
entreprises et les administrations. Ce fonds comprend deux
dispositifs gérés par l’Agence Nationale de l’Environnement et de la Maîtrise
de l’Energie (ADEME)
o
les
appels à projet « Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire »
(BCIAT) sélectionnent chaque année 20 à 30 projets de chaufferies utilisant
principalement du bois et dont la production attendue est supérieure à
11 500 Mwh/an (1000 Tep/an). La sélection est réalisée au niveau national
et les projets privilégiés sont ceux dont le ratio énergie produite/aide
demandée est le plus élevé.
o
Les
aides « régionales » soutiennent chaque année des projets dont la
production attendue est supérieure à 1150 Mwh/an (principalement des
chaufferies bois et des réseaux de chaleur). Ces aides peuvent être complétées
par d’autres aides publiques (Régions, Départements, etc.).
Principales
modalités/conditions
|
Coût/avantage
par projet
|
Dépense
publique / an
|
|
Le Fonds chaleur permet depuis 2009 un soutien aux projets
de production et de distribution de chaleur
|
Subventions dans
les secteurs
industriel, agricole et tertiaire (principalement chaufferies bois et
réseaux de chaleur)
|
20 à
40%
de 0,5
à 20 M € par projet
|
~ 200 M €/an
entre
2010 et 2014
pour ~ 3200 projets (subventionnés
1 fois) produisant
~ 18 Twh/an
|
Sources : Bilan
Fonds chaleur
Le fonds chaleur a principalement soutenu des projets de chaufferies au bois dont
l’efficience potentielle est nettement plus élevée que la plupart des autres
modes de production d’énergie (2 à 5 € d’aide/Mwh supplémentaire vs. +ou- 20
€/Mwh pour l’éolien et jusqu’à 400 €/Mwh pour le photovoltaïque, politiques de l’énergie).
Environ 70% des « gros » projets (> à 11 000 Mwh/an) sont portés
par des industries agro-alimentaires et du papier-carton (Bilan
BCIAT), alors que les projets de taille moyenne (1000 à 11 000
Mwh/an) sont surtout des chaufferies bois couplées à des réseaux de chaleur (Bilan
Aides régionales + Bilan
Fonds chaleur). L’efficacité de ces
soutiens ne semble pas avoir été étudiée de manière approfondie, mais la forte
augmentation des capacités de production des chaufferies bois (de 20
Twh/an en 2009 à plus de 30 Twh/an après
la mise en service des premiers projets soutenus en 2010-2012) suggère que ces
soutiens ont fortement accéléré ce développement. Avant 2010, l’utilisation de
plaquettes forestières augmentait de +ou- 200 000 tonnes/an alors que les
projets soutenus par le fonds chaleur augmentent chaque année d’au moins
500 000 tonnes cette utilisation (Usages Biomasse
p.35). Cette efficacité du fonds chaleur est surtout probable pour
les projets de petite taille dans la mesure où, sans les aides, ils
produiraient une chaleur nettement plus chère qu’avec des énergies concurrentes
(gaz, fioul), notamment lorsqu’ils utilisent un réseau de chaleur (Ademe
2011 p.12-16).
En revanche, un tel développement nécessite un fort développement de la
mobilisation du bois en forêt qui est pourtant peu soutenu malgré de nombreux
freins : morcellement de la forêt privé, dessertes insuffisantes, déclin
des activités liées utilisant les parties plus « massives » du bois.
En effet, le bois forestier utilisé dans les grosses chaufferies provient des « restes »
d’opérations plus valorisées financièrement mais en difficulté économique
actuellement (en particulier le sciage de « bois d’œuvre » pour la
construction et l’ameublement, Usages
Biomasse p.35 et 45-47).
- Par ailleurs, de nombreux projets actuels ou futurs
de chaufferies bois sont ou seront confrontés à des tensions sur les ressources
locales exercées par les plus gros projets de production d’électricité à partir
de bois. Ceux-ci sont sélectionnés par des appels
d’offres et profitent d’un tarif d’achat de l’électricité garanti (et de la
vente de la chaleur coproduite à des usines ou réseaux de chaleur proches). Ils
peuvent nécessiter jusqu’à 1 M de tonnes de plaquettes forestières par an pour
le plus gros d’entre eux (projet
EON Gardanne, soit plus de 50% de la production totale française en
2011).
- Les soutiens aux agro-carburants reposent principalement sur une
défiscalisation partielle réduisant d’environ 20% leur taxation au litre
(TICPE) et par une autre taxe (TGAP) visant à contraindre les distributeurs à
incorporer un niveau minimum d’agro-carburants dans leurs ventes de diesel ou
d’essence.
Principales
modalités/conditions
|
Dépense
publique / an
|
|
La défiscalisation
partielle des agrocarburants permet aux producteurs agréés de ne supporter qu’une taxe de
|
+ou- 0,35 €/litre
pour le Biodiesel (vs. 0,43 €/litre de Gazole) et 0,47 €/litre pour le Bioéthanol (vs.
0,61 €/litre de Super)
|
~ 300 M €***
en 2012
|
***Ce coût est compensé pour moitié environ par des
recettes supplémentaires car il faut environ 110 volumes de biodiesel pour
remplacer 100 de diesel et 150 de bioéthanol pour remplacer 100 d’essence (Synthèse
Cour des Comptes p.8 et 11). Les taux de ces
défiscalisations étaient deux à trois fois supérieurs entre 2007 et 2009, ce
qui a engendré un coût annuel de 500 à 750 Millions € (hors supplément de
TICPE, voir note ci-dessus) entre 2007 et 2009 (historique
biocarburants).
Les soutiens
fiscaux aux agro-carburants ont été accompagnés d’un fort développement des deux
filières (éthanol et biodiesel) dont celle du biodiesel (~20 Twh
produits en 2012) a quasiment atteint son objectif de 7,5% des ventes de
diesel. Mais ce développement du biodiesel a été réalisé au profit d’un quasi-monopole.
L’entreprise Sofiprotéol a ainsi pu imposer des prix très élevés aux
distributeurs alors que ces derniers étaient contraints par une taxe (TGAP) en
cas de non atteinte des taux d’incorporation. Les distributeurs ont alors
répercuté ces surcoûts sur les prix à la pompe, avec un coût pour les
consommateurs de plus de 1 Md €/an. De plus, ces transferts financiers ont
principalement bénéficié à des exploitations déjà dans les plus aidées par la
politique agricole européenne (Synthèse
Cdc agro-carburants p.12-24). Afin de contourner ce monopole,
les distributeurs ont eu recours progressivement à des importations avec un
impact très négatif en terme de balance commerciale (25% du biodiesel et plus
de 50% des ressources agricoles utilisées sont importées) et d’utilisation des
sols (au moins 40% des importations concernent des déforestations ou des
transformations de prairies en cultures). Ces impacts ont donc conduit à douter
de la capacité du biodiesel français d’émettre globalement moins de 35% de
carbone que le diesel, ce qui était la justification initiale de son soutien
public (Usages
Biomasse p.64-65). La filière éthanol (~ 5
Twh/an d’essence) s’est en revanche développée avec une concurrence et des prix
plus équilibrés et un impact plus modéré sur les terres agricoles, mais avec un
surcoût élevé pour les consommateurs en raison des 3% de litres supplémentaires
impliqués par l’utilisation de 6% d’éthanol[1].
- La recherche sur les énergies renouvelables est soutenue à travers divers projets de recherche
mis en œuvre par des organismes de recherche publics (CEA, IFPEN...) et des
entreprises privées dans le cadre de programmes du ministère de la recherche
et/ou des investissements
d’avenir subventionnés par l’Etat ou par ses agences (ADEME, Agence
Nationale de la Recherche). Cette recherche est également soutenue (à un niveau non connu ?) par le « crédit
d’impôt recherche » lorsque les investissements sont réalisés directement
par des grands groupes (Alstom, EDF, GDF-Suez, Total …) ou des entreprises plus
spécialisées dans les énergies renouvelables (Fonroche, Valorem, Compagnie
Nationale du Rhône…).
Principales
modalités/conditions
|
Dépense
publique / an
|
|
La recherche sur les
énergies renouvelables
est soutenue par des subventions et appels à projet de l’Etat
|
Subventions
à des organismes de recherche (ADEME, CEA, CNRS) et appels à projet « investissements
d’avenir »
|
~ 200 M €
en 2012
|
Source :
Cour
des Comptes (p.88 et 178)
La recherche
sur les énergies renouvelables n’a semble-t-il pas encore été évaluée à ce
jour, les premiers résultats devant être attendus pour 2015-2020. Du point
de vue des moyens consacrés, il peut être noté qu’ils sont encore nettement
inférieurs à ceux consacrés au nucléaire (voir politiques
de l’énergie plus haut), ce qui n’est pas cohérent avec les objectifs
annoncés. En y ajoutant les recherches sur les économies
d’énergie (sources ?), ces dépenses sont encore loin des 1 à 1,5 Md
€/an consacrés à la recherche sur le nucléaire civil, alors que l’article 22 de
la
loi Grenelle 1 prévoyait que ces dépenses seraient équivalentes en 2012.
La principale ressource fiscale visant la
production d’énergies (hors TICPE, voir politiques des
transports) est la part de la Taxe générale
sur les activités polluantes (TGAP) sur les agro-carburants dont les recettes sont
d’environ 100 M €/an. Celle-ci s’applique au prix de
vente hors taxes des carburants, à hauteur de la différence entre les taux
d’incorporation effectifs et prévus (10% pour l’éthanol et 7,5% pour le
biodiesel depuis 2010). Ces taux étant difficiles à atteindre (notamment pour
des raisons techniques de qualité des carburants), les recettes de cette taxe
augmentent depuis 2010.
Pour les énergies non renouvelables
- Les soutiens à l’électricité nucléaire
semblent peu évalués. Des bilans des
soutiens à la recherche ont été réalisés mais l’efficacité de cette recherche
et de ses soutiens n’ont été étudiés récemment que de manière secondaire (la
Cour des Comptes indiquant simplement que la plupart des programmes de
recherche du CEA ont travaillé sur des réacteurs qui n’ont finalement pas été utilisés (Cour
des Comptes p.36-46).
Principales
modalités/conditions
|
Dépense
publique / an
|
|
La recherche sur le nucléaire
civil est
principalement soutenue par des subventions de l’Etat
|
Subventions
directes ou indirectes (programme des investissements d’avenir) à des
organismes de recherche
|
~ 1,5 Md €*en 2012
CEA ~ 1,1 Md
IRSN ~
200 M
CNRS ~
100 M
ANDRA
~ 100 M
|
Source : *Le résumé
« opérateur » du CEA dans le projet de loi de finance de 2013
(p.256) indique environ 1,4 Md de dépenses consacrées à la recherche sur le
nucléaire civil au sein desquelles et l’organisme est globalement financé à 80%
par des fonds publics divers (2012
p.303) +
Rapport Desessard et Poniatowski au Sénat sur le coût réel de l’électricité
2012 ?. A noter que la
recherche sur le nucléaire civil a été soutenue à hauteur d’environ 40 Mds € depuis
1957 par des fonds publics (hors recherche fondamentale, Cour
des Comptes p. 44).
Les
évaluations sur le nucléaire portent principalement sur ses risques et depuis
peu sur les coûts de cette production qui
semblent très difficiles à reconstituer et à prévoir. Les diverses estimations
du coût de production « complet » du parc actuel indiquent un coût légèrement
inférieur ou proche des énergies renouvelables les moins chères (Synthèse Cour
des Comptes p.13-20), mais les estimations des coûts des
nouveaux réacteurs EPR indiquaient dès 2008 que l’autorisation de nouvelles
centrales impliquerait des coûts supérieurs à la plupart des énergies
renouvelables (Coûts
de référence, p.5 et 13). Cette compétitivité du nucléaire
« futur » semble depuis s’être encore dégradée (les EPR
britanniques ont un coût du Mwh supérieur d’au moins 20% à l’éolien
terrestre). Par ailleurs, le nucléaire fait toujours payer sa recherche
et sa sécurité par l’Etat et n’a pas réglé le problème du stockage des déchets. Enfin, le nucléaire expose la France à une forte
dépendance extérieure (l’uranium est à 100% étranger) et à des problèmes
croissants de sécurité (vétusté des réacteurs, aggravation des inondations et
sécheresses).
[1] Il faut environ 110
volumes de biodiesel pour remplacer 100 de diesel et 150 de bioéthanol pour
remplacer 100 d’essence (Synthèse
Cour des Comptes p.8 et 11)
1 commentaire:
C,est une bonne analyse des politiques énergétiques de la France.
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